Londres, chronique d'une journée peut-être pas si ordinaire

Hiver 1890, Londres, capitale d’un fier Empire Colonial qui peut s’enorgueillir de ne jamais voir le soleil se coucher sur ses terres. Centre mondial des affaires et du commerce, c’est un colosse aux pieds tendres qui peine à se relever des terribles meurtrissures que lui a récemment infligé un impitoyable boucher. La dichotomie de contrastes qu’elle offre habituellement est depuis peu masquée par un smog omniprésent. La richesse côtoie la misère dans un improbable melting pot. À peine quelques centaines de mètres séparent les riches hôtels particuliers des rues sordides de Whitechapel où aiment à s’encanailler une frange de la noblesse et de la bourgeoisie. La chape de plomb, un temps soulevée, s’est à nouveau abattue sur ce quartier de sinistre réputation. En dépit de tout cela, les affaires continuent de se conclure, il s’y déroule toujours des soirées huppées, où la pudibonderie victorienne est souvent mise à mal. Les clubs, des plus sélects aux plus obscurs, ne cessent d’accueillir leurs membres triés sur le volet ; les populations de l’East End n’en finissent pas de battre le pavé, l’échine courbée, à se demander où ils dormiront ce soir et s'ils éviteront pour cette fois les affres de la faim.
Pourtant, sans que la moindre rumeur ne bruisse, se pourrait-il que quelque chose se prépare ? Inflexibles, les Parques filent la trame du destin et celui de quelques rares élus va se retrouver lié, de bien curieuse manière, à un tragique évènement venant de se produire à deux pas de Regent’s Park, dans un petit appartement sis au premier étage du 221b Baker Street…

[William Shakespeare a écrit : « L'immonde est beau et le beau, immonde. Planons dans le brouillard et les miasmes du monde. »]

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19 juil. 2016, 13:08

Londres, janvier 1890.

Les fêtes de fin d'années terminées, la vie reprenait son long fleuve tranquille...

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Clarence Lloyd
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25 août 2016, 09:41

Une tranquillité tout aussi superficielle que celle de la Tamise, dont les eaux tumultueuses berçaient la vie de la ville. Dans un frisson, Clarence resserra les pans de son manteau. Le froid pénétrant l’avait un instant distrait de ses pensées. Tout en se dirigeant vers la pension de famille où il louait une modeste chambre, il s’interrogeait sur son retour parmi les cercles influents de la vie londonienne. Ces dernières semaines en compagnie d’une jeune lady, délaissée par son mari dont le récent grade de commodore dans la Royal Navy laissait peu de temps pour son épouse, l’avaient quelque peu coupé de ses fréquentations.
« C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume. » — Oscar Wilde

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14 sept. 2016, 14:34

Laissant la Tamise derrière lui, Clarence avançait d'un bon pas et, perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas immédiatement que les silhouettes informes des bâtiments qu'il longeait, reprenaient petit à petit consistance. De loin en loin il reconnaissait, ici la brasserie Barnet devant laquelle des journaliers battaient déjà le pavé en espérant ne pas repartir bredouilles, là-bas l’amphithéâtre Astley, désert à cette heure matinale. Encore quelques centaines de yards et il se retrouverait en bas de Kingswood Road ou était sise la pension de Miss Townsend.

Ah Miss Townsend, le simple fait d’évoquer son nom relégua brusquement les cercles d’influence londoniens au second plan ; d’ailleurs, il se connaissait suffisamment de contacts pour savoir qu’une aussi courte période ne lui occasionnerait guère de soucis. Un billet pour la dernière pièce à la mode ou la visite de quelques pubs de sa connaissance lui remettrait vite le pied à l’étrier. Non, la réelle difficulté à laquelle il allait devoir se confronter, s’était sa logeuse. Il sentait déjà son regard réprobateur peser sur ses frêles épaules.

Imperceptiblement il ralentit l’allure, la faute à la pente, douce certes, mais bien présente sur toute la longueur de la rue dans laquelle il venait de s’engager… à moins qu’inconsciemment ce ne soit qu’une façon de retarder le face à face.

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14 sept. 2016, 15:19

Il sourit intérieurement en réalisant l’ironie de la situation. Lui qui se vantait de duper n’importe qui, de toujours faire illusion, si habile à se sortir d’imbroglios dont lui seul avait le secret, redoutait de se retrouver seul face à cette femme. Elle qui n’était ni Lady, ni riche héritière, ni même d’une grande éducation, était bien la seule dans tout Londres et ses environs à pouvoir s’enorgueillir d’un tel effet. Les femmes, toutes les femmes, ne posaient habituellement pas de problème à Clarence. Sauf Miss Townsend.
Il envisagea, l’espace d’un instant, de retarder la confrontation. Malheureusement, l’heure était bien trop matinale tant pour les mondanités que pour une visite dans les quartiers bien moins fréquentables.
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20 sept. 2016, 10:39

La distance séparant Clarence de la pension se réduisait à vue d’œil, et alors qu’il s’apprêtait à faire usage du heurtoir figurant une tête de lion, il entendait déjà la voix haut perchée de Miss Townsend lui vriller les oreilles. Le bruit sourd du métal contre le bois de la porte brisa la quiétude matinale. Un matou, dont une vieille lady un peu décatie assurait la subsistance, surpris, détala sans demander son reste avec force miaulements. Sans que la porte s’ouvre, la voix étouffée de sa logeuse lui parvint finalement.
— Qui vient donc importuner les braves gens à une heure aussi indue ?

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21 sept. 2016, 01:13

Un instant, Clarence envisagea de ne pas répondre. Un instant seulement. Il savait qu’il lui était dorénavant impossible de reculer, il devait rencontrer sa logeuse avant d’accéder à sa chambre.
— L’idée même de vous importuner m’emplit d’effroi, Miss Townsend. Mais laisseriez-vous l’un de vos locataires se languir dans le froid de ce matin d’hiver ?
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30 sept. 2016, 13:14

— Oh ne me tentez pas ! Etait-ce l’ébauche d’un sourire qu’elle venait de laisser paraître ou celui d’un rictus… difficile de trancher. Si vous le souhaitez je peux vous préparer un petit déjeuner consistant. Je suis sûre que vous n’avez rien mangé de correct depuis des lustres. Si cela vous convient je vous invite à rejoindre vos appartements pour vous rafraîchir. Soyez de retour dans une demi-heure et soyez à l’heure !

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01 oct. 2016, 15:34

— Oui, Mère, murmura Clarence.
Presque soulagé de cet accueil, il avait accepté la proposition sans dire mot. Juste un sourire, de politesse. Sans demander son reste, il suivit le conseil de sa logeuse et tenta de se redonner une apparence flatteuse, abandonnant ses vêtements froissés, derniers vestiges de son escapade.
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05 oct. 2016, 20:07

Un silence s'installa tandis que les sourcils de son vis-à-vis s'arquaient brusquement. Le sourire arboré par Clarence dut néanmoins lui faire comprendre que le jeune homme ne se moquait pas d'elle et miss Townsend se contenta d'accompagner sa montée de l'escalier d'un tss-tss réprobateur.
L'appartement de Clarence, un petit trois pièces modestement meublé, se trouvait au troisième et dernier étage de la bâtisse. Des vêtements propres, une eau, trop fraîche à son goût, passée sur le visage, suffiraient pour le moment. Il serait toujours temps de se rendre dans un des nombreux bains turcs de Londres plus tard dans la journée.
Quand il redescendit les escaliers, une agréable odeur acheva de le ragaillardir.

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09 oct. 2016, 01:31

Il se rendit soudain compte qu’il n’avait pas mangé depuis… un temps indéterminé. La cuisine de Miss Townsend ne pouvait être qualifiée de raffinée, mais elle était toujours savoureuse et nourrissante. Exactement ce qu’il lui fallait à ce moment.
Tout en se dirigeant vers l’origine des appétissantes effluves, Clarence réfléchissait à la pièce de théâtre qu’il irait voir, aux amis qui l’accompagneraient, tout en se demandant quelles rumeurs agitaient Londres ces derniers jours.
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13 oct. 2016, 14:46

C’était étrange comme des contraintes bassement physiques pouvaient, avec peu de stimuli, se rappeler à vous. Ainsi une simple odeur venant chatouiller les narines de Clarence lui rappela brusquement que, décidément, se priver de nourriture ne pouvait durer qu’un temps. Son estomac protesta tout d’abord par le biais de gargouillis peu ragoûtants. Puis la fatigue aidant, il fut même saisi de quelques vertiges.
Heureusement, sa logeuse ne lui laissa pas faire le pied de grue devant sa porte. A peine eut-il frappé qu’elle s’ouvrit dévoilant un intérieur chichement meublé mais d’une propreté méticuleuse. Sur la droite la cuisine, en face de l’autre côté du couloir une pièce à vivre ou un couvert, dressé, l’attendait.
— Regardez-moi ça, vous êtes blanc comme un linge. Allez-vous asseoir, je vous apporte des toasts.
Quelques instants plus tard, le jeune homme se retrouva face à une tasse de thé fumante et du pain, un peu trop grillé peut-être.
— Hum, le porridge ne suffira pas. Vous les voulez comment vos œufs ?

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22 oct. 2016, 01:37

— Brouillés, je vous prie.
Cela lui ferait un point commun avec son assiette, pensa-t-il non sans ironie en s'absorbant dans une tâche nécessitant toute son attention : la dégustation silencieuse de son thé brûlant.
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29 oct. 2016, 15:01

A défaut d'être excellent, le thé était très fort. Une pendule rythmait le passage du temps, à peine masquée de temps à autre par un bruit provenant de la cuisine. A porté de main sur une desserte, le Daily Telegraph du jour, fraîchement déposé. Pour le reste la pièce transpirait le conservatisme de son occupante. D'un milieu social plus modeste, Miss Townsend avait néanmoins beaucoup de points communs avec les parents de Clarence, de ceux qui avait poussé le jeune homme hors de l'abri du domicile familiale.
Dans un frisson, il se vit suivant la voie tracée par son père, tirant sur les prix d'achat pour mieux revendre au prix fort des denrées pour certaines essentielle à la vie de pauvres gens. Il se vit faire des courbettes à ceux de la bonne société avec lesquels il frayait et regarder avec condescendance, les autres, qui achetait les produits déclassés qu'il ne pouvait décemment pas proposer à la bourgeoisie londonienne...
— Mangez pendant que c'est chaud. La voix aigrelette de la vieille fille venait de le ramener violemment à la réalité.

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02 nov. 2016, 11:40

Une nouvelle gorgée de thé le ramena définitivement à la réalité. Clarence n'aimait pas penser à sa famille, cet héritage encombrant qu'il lui fallait constamment camoufler. Si Londres avait vent de ses réelles origines, il pourrait définitivement dire adieu à cette vie de luxe qu'il aimait tant. Tout plutôt que devoir les regards passer de l'admiration mêlée d'envie au dédain. Mais il n'y avait aucune raison que cela arrive. Les mystères dont il s'entourait et les relations plus ou moins avouables qu'il avait tissées au fil du temps lui garantissaient une certaine tranquillité d'esprit.
C'est presque rassuré qu'il se pencha, avec un entrain non feint, sur ses oeufs tout en laissant glisser son regard sur la Une du journal.
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16 nov. 2016, 15:26

Le Daily Telegraph n’était pas à proprement parlé un grand journal. C’était un quotidien qui se voulait populaire et qui parfois sombrait trop dans le sensationnalisme sans pour autant plonger dans le caniveau comme le faisait trop souvent le Star et son journaliste vedette Benjamin Bates. Le smog faisait la une en ce matin de janvier, c’est dire si l’actualité était des plus calmes. Un cadre publicitaire attira le regard du jeune Clarence; rares étaient ceux qui avaient les moyens de s’offrir la une. Il ventait les bienfaits et le modernisme d’un établissement de bains turc qui venait tout juste d’ouvrir ses portes sur Jermyn Street dans le quartier de St James.

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25 nov. 2016, 02:30

La coïncidence lui parut presque trop belle pour être réellement fortuite, mais Clarence se laissait parfois guider par ce qu'il appelait des signes. Et si cela impliquait la découverte d'un nouveau lieu qu'il pourrait ensuite conseiller à ses cercles de connaissances, comme une faveur qu'ils sauraient ensuite lui retourner, il ne se posait pas plus de questions. Ce serait donc Westminster, plus tard.
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28 nov. 2016, 15:55

C’est un Clarence revigoré qui prit congés d’une logeuse dépitée de voir son protégé quitter le nid à peine rentré. Le quartier de St-James était un peu loin pour s’y rendre à pied d’autant que l’état du temps ne s’accordait guère avec la flânerie. D’un pas vif il couvrit la distance l’amenant à une artère plus importante, susceptible de lui offrir un cab et de là, atteindre le hammam.

Une heure plus tard, il franchissait les portes d’un bâtiment ancien, dont la façade trahissait une réfection dans les règles de l’art des plus récentes. A peine eut-il fait un pas dans le hall, qu’une charmante hôtesse se porta au-devant de lui et sans se départir de son sourire, le guida sur la droite vers la partie réservée aux gentlemen. Des marbres à profusion s’offrait à son regard, leur côté froid contrebalancé par des bois précieux. Les bas-reliefs en stuc d’origine, eux aussi restaurés, achevaient d’offrir aux lieux un cadre des plus confortables.
A son grand déplaisir peut-être, la partie réservée à ces messieurs était vide de toute présence féminine ; l’établissement ne badinait visiblement pas avec la rigueur morale. Le bain chaud lui fit déjà le plus grand bien et n’étant pas pressé par le temps, Clarence s’offrit également un séjour dans le sauna ; ses bienfaits sur un corps soumis à rude épreuve étaient déjà bien connus des romains. Il y avait foule dans La salle, au demeurant la plus vaste dédiée aux bains de vapeur qu’il n’ait jamais vu à ce jour. Elle l’était suffisamment pour lui offrir un tant soit peu d’intimité, d’autant plus que la vapeur était suffisamment épaisse pour lui interdire de voir le mur en vis-à-vis.

Une serviette cotonneuse, d’une blancheur immaculée, avait été mise à sa disposition pour protéger son intimité et Clarence s’abandonnait sans retenue au plaisir de sentir les derniers vestiges des soirées passées partir avec les eaux qui ruisselait sur son corps. Un mouvement sur sa gauche le sortit de ses rêveries et deux silhouettes surgirent brusquement dans son champ de vision. Apparemment surprises de le voir, elles hésitèrent un instant avant de finalement se décider à s’asseoir non loin de lui. Entre deux volutes, il put voir deux hommes, légèrement bedonnants, probablement d’âge mûr. Ils brisèrent rapidement le silence, parlant tout d’abord trop doucement pour que Clarence puisse saisir quoi que ce soit de leur conversation avant que soit son oreille ne s’habitue ou soit qu’ils aient, sans s’en rendre compte, haussé le ton.
— … je vous assure mon cher, que la visite en vaut la chandelle. C’était une voix de basse qui s’exprimait, celle d’un homme qui même en ces lieux conservait la retenue de l’homme du monde.
— Peut-être, peut-être, mais tout de même le quartier n’est pas sûr… le second quidam avait une voix haut perchée, un brin précieuse.
— Allons-donc, il ne l’est pas tant que ça, reprit l’autre…. Et puis cela ajoute au plaisir, finit-il par concéder. Je vous assure que le spectacle vaut le déplacement, autant dans la salle que sur la scène. Il est bien un tant soit peu vulgaire évidemment, mais en même temps il ne faut pas oublier qu’il s’agit de Whitechapel. La voix se fit brusquement plus discrète et Clarence manqua pour un peu d’entendre la suite.
— Il se murmure que des membres de la famille royale, et pas des moindres, auraient déjà fréquenté les lieux. Des alcôves privées sont à la disposition des personnes désirant rester discrètes…

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06 déc. 2016, 01:14

L'attention de Clarence était maintenant totalement focalisée sur la conversation voisine. Il devait en savoir plus sur ce spectacle. Sulfureux, dans un quartier peu recommandable, et fréquenté par les puissants… Il ne pouvait rêver meilleur programme.
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15 déc. 2016, 10:52

—… Il est même possible de s’y rendre masqué, sous réserve d’en obtenir l’autorisation par la maîtresse des lieux.
Les deux hommes continuaient leur conversation sur le même ton, et sous réserve de n’être pas déranger par un nouvel arrivant ou un garçon de bain, Clarence n’avait guère à s’inquiéter de les voir s’interrompre.
— A vous entendre l’endroit semble effectivement prometteur ; pourtant j’hésite. La voix criarde de l’homme dubitatif, agressait les tympans.
— Et pourquoi donc ? Avez-vous si peur de vous encanailler ?
— Non pas. C’est juste qu’entre le sionisme larvé et les anarchistes irlandais, je ne sais ce qui est le plus haïssable. Je n’ai pas peur de le dire, Il faudrait raser la moitié du quartier.
— Allons donc, ne croyez-vous pas que vous exagérez un tant soit peu ? Tenez, en parlant des Irlandais, que soit nous devrions renvoyer sur leur île, il y a fort à parier que nous ne craindrez rien d’eux en fréquentant l’établissement de Madame. Son ample chevelure flamboyante atteste de ses origines et même si elle travaille visiblement à masquer son accent, une oreille avertie ne s’y laissera pas tromper. Le sionisme lui est partout, surtout depuis que ce Rothschild s’est mis en tête d’acheter de la terre en Palestine. Il a d’ailleurs fait des émules chez nous. La principale crainte que vous pourriez avoir, c’est les bandes de détrousseurs. Pour éviter que sa clientèle ne soit prise à parti, des hommes de main veillent discrètement au grain aux abords du club. Donc si vous vous faites déposer juste devant, vous n’avez strictement rien à craindre.
— Vous avez décidément réponse à tout. Et où se situe-t-il exactement ?
— Dans Union Row. Ne vous laissez pas piéger par l’allure extérieure du bâtiment. Je présume qu’il a été laissé en l’état pour ne pas attirer plus que nécessaire l’attention. …

Après quelques banalités qui n’apprirent rien de plus à Clarence, la conversation prit une tournure plus politique, d’où il ressortit que les deux hommes étaient des ultras conservateurs qui pensaient que le troisième Marquis de Salisbury n'allait pas suffisamment loin dans sa politique.

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18 déc. 2016, 18:00

Ces considérations ennuyant profondément Clarence, celui-ci se désintéressa rapidement de la conversation voisine. Une seule chose occupait dorénavant son esprit : l'organisation de sa soirée à Union Row.
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08 janv. 2017, 14:58

Clarence retrouva la grisaille sans déplaisir. Les vapeurs d’eau étaient bien plus agréables qu’une brume épaisse peu disposée à se lever ; pourtant il n’en avait cure. Il était entré dans l’établissement sans trop savoir vers ou ses pas l’entraineraient par la suite et il en ressortait, certes les poches allégées d’une somme substantielle pour un établissement de bain, mais avec un objectif clairement défini. En fait, il était conscient qu’un seul réel obstacle se dressait entre lui et la soirée qu’il comptait passer à Union Row. Il avait l’allure et les tenues susceptibles de lui ouvrir bien des portes. L’endroit promettait d’être onéreux, mais il pensait être encore suffisamment en fond pour y tenir la soirée. A cette pensée il grimaça, regrettant amèrement d’avoir à se soucier de telles contingences. Ce qu’il ignorait par contre, c’était comment entrer. Se présenter en gentleman ne lui offrait pas l’assurance de voir les portes s’ouvrir devant lui. Cooptation, droit d’entrée ou réponse à fournir en retour d’une question étaient, il le savait, des moyens courants de séparer le bon grain de l’ivraie.

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16 janv. 2017, 18:08

Il savait également que l’un de ceux qu’il appelait « amis » devait forcément connaître ce lieu. Son carnet d’adresse était un mélange hétéroclite de personnalités que rien ne prédisposait à se rencontrer un jour, hors des pages lignées. Des meilleures maisons de Londres aux bas-fonds de Whitechapel, riches héritiers ou discrets domestiques, Clarence connaissait toujours la personne qu’il fallait.
Tout en cheminant dans les rues glaciale, il se demandait lequel de ses amis irlandais serait susceptible de l’introduire auprès de cette mystérieuse Madame.
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30 janv. 2017, 17:00

A bien y regarder, les irlandais n’étaient pas si bien représentés que cela dans le carnet d’adresse de Clarence. Une rancune tenace freinait les rapprochements entre les deux nations et les velléités anarchistes prêtées, parfois à raison, aux irlandais n’arrangeait pas les choses. Il écarta les noms de quelques contacts glanés au sein de quelques pubs anglais du cœur de la capitale car à la réflexion il ne les pensait pas aptes à pouvoir lui apporter leur aide dans ce cas précis. Il feuilleta de plus en plus frénétiquement son précieux document, commençant à désespérer d’y trouver son bonheur. Ce n’est que dans les toutes dernières pages qu’il dénicha le nom susceptible de lui procurer le sésame dont il avait besoin. Cillian Walsh. L’ironie de la situation, le fit sourire. Finalement c’était grâce à son paternel qu’il allait certainement parvenir à ses fins. Cillian pourvoyait ce dernier en alcool fins. Les deux hommes ne s’appréciaient guère. Clarence avait entendu plusieurs fois son père maugréer quant au fait de devoir passer par un foutu irlandais et l’antipathie était réciproque. L’un était un bon client, l’autre extrêmement doué pour se procurer des alcools rares. Voilà tout ce qui les unissait. A l’époque où il espérait encore faire de son fils son successeur, son père lui avait confié la gestion des affaires avec Cillian en lui laissant une certaine autonomie. C’était au demeurant une très mauvaise idée, mais cela avait rapproché les deux hommes. Clarence était convaincu que Cillian devait fournir l’établissement et il n’aurait pas été surpris de découvrir qu’en sus il le fréquentait. Seul souci, cela faisait longtemps que leurs routes ne s’étaient pas croisées. Cillian serait-il disposé à l’aider ? Pour s’en assurer, ses pas allaient devoir le ramener de l’autre côté de la Tamise.

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24 févr. 2017, 00:39

Cette journée s’avérait bien surprenante. L’excitation de la découverte, le frisson de l’inconnu, la réflexion pour parvenir à ses fins donnaient à Clarence une énergie nouvelle. Après la léthargie de ces dernières semaines, il savourait chaque instant. Même l’incertitude de l’accueil de Cillian lui semblait une perspective attrayante.
Ce n’était décidément pas les plans que son père avait pour lui en le présentant à l’Irlandais, songea-t-il en souriant.
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24 avr. 2017, 14:55

Entre user ses souliers ou faire appel à un cab, Clarence n'hésita guère; ce serait toujours quelques pence d'économisés en contrepartie d’une marche d'à peine un mile qui plus est dans la direction d'une des parties de la capitale qu'il connaissait le mieux. Cillian avait ses habitudes au Tipperary, pub de Fleet Street du nom de la rivière Fleet venant grossir les eaux de la Tamise un peu plus au sud. C'est ce cours d'eau qui avait fait d'elle le centre névralgique de la presse londonienne. Elle n'abritait pas que des journalistes et des lieux de perdition. Parmi les plus anciennes artères de la capitale, elle pouvait aussi s’enorgueillir d'être l'écrin d'un nombre impressionnant de lieux de culte.
Bravant la froidure, il couvrit rapidement le trajet. Le pub, au rez-de-chaussée d'une étroite construction sise au 66 arborait une façade rouge, surmontée de trois étage d'un gris foncé qui dû être blanc dans un passé lointain. De l'unique fenêtre, à gauche de la porte, filtrait une lumière blafarde mais les carreaux opaques n'offraient aucun point de vue depuis la rue. Fortement encombrée, Clarence la traversa non sans mal, et la main posée sur une poignée en bronze parfaitement lustrée, il laissa entrer la lumière dans l'estaminet en même temps qu'il y pénétrait.
Le joyeux tintamarre qui rythmait la vie du lieu s'évanouit progressivement à mesure que les têtes se tournaient vers lui et le dévisageaient, laissant place à un silence glacial. L’hostilité, palpable, le fit hésiter sur le pas de la porte.
— Mais n’est-ce pas là mon ami Clarence ! Que diable nous vaut l’honneur de ta visite ? Saillie ponctuée d’un geste du bras de la part d’un grand gaillard installé presque au fond de l’établissement. Clarence faillit ne pas la reconnaître, tant son accent irlandais était à couper au couteau ; bien plus marqué qu’habituellement. Passé un instant de flottement, les conversations repartirent de plus belle

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06 mai 2017, 18:12

Retrouvant son aplomb, et se morigénant intérieurement de son hésitation de l’instant précédent – Il ne pouvait se permettre de montrer le moindre signe de faiblesse face à Cillian – Clarence entreprit de se diriger parmi le dédale de tables vers celle de l’Irlandais. Ou du moins, celle de l’Irlandais qu’il recherchait, car un rapide coup d’oeil alentour lui confirma que le lieu n’était toujours pas populaire auprès des Anglais. Arrivé devant lui, il s’assit sans attendre d’invitation.
— L’hospitalité irlandaise me manquait, ironisa-t-il avec un franc sourire.
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14 mai 2017, 23:53

L’accueil de Cillian eut au moins pour effet de faire se détourner les regards tandis que les conversations reprenaient de plus belle. Se glisser jusqu'à sa cible lui demanda un peu de temps; si les clients ne s’offusquaient plus de sa présence, ils ne semblaient pas pour autant prêts au moindre effort pour le laisser passer.
— Tu es courageux mon ami, à moins que tu n’aies des envies suicidaires peut-être ? S’esclaffa-t-il sans plus de manières. Une pinte pour mon ami ! Cette dernière exclamation lancée, il redevint brusquement sérieux se mettant à parler d’une voix nettement plus basse.
— Que puis-je pour toi ? Je croyais que tu avais coupé les ponts d’avec ton paternel. Au fait tu sais que ce vieux chnoque m’en tient pour partiellement responsable ?

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19 mai 2017, 12:21

— Cela ne m’étonne pas. Il semblerait également, selon lui, que la part d’hérédité maternelle soit grandement en cause dans mon désintérêt à prendre un jour sa succession. Les raisons varient selon l’auditoire…
Clarence observa un instant Cillian. Si l’accueil avait été chaleureux, il ne devait cependant pas oublier que l’Irlandais avait probablement perdu gros quand Mr. Lloyd avait cessé de faire affaire avec lui.
— Mais assez parlé de moi, que deviens-tu, mon ami ?
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07 juin 2017, 17:11

— Aucune importance! L'essentiel c'est que tu vas bien.
Cillian appuya sa répartit d'un geste de la main indiquant qu'il tirait un trait sur cette histoire. Il se leva le temps de récupérer la pinte que le patron venait de faire glisser sur le zinc et la posa devant Clarence. Portant les cheveux plus long que ne l'autorisait la bienséance, il écarta une mèche rebelle d'un geste nonchalant avant de planter son regard dans celui de son vis-à-vis. S'il n'arborait pas la tignasse rousse qu'une légende tenace, voulait voir doté tous les irlandais, il possédait des yeux d'un vert intense qui avait déjà du faire chavirer bien des cœurs.
— Je vais bien, je te remercie; les affaires sont plutôt florissantes. Même ton père qui m'avait pourtant jeté dehors comme un malpropre, a du faire machine arrière. Un sourire amusé illumina son visage. Evidemment pour compenser la perte occasionnée et laver l''affront, j'ai du revoir mes prix à la hausse.... business is business. Mais dis moi donc ce que je peux faire pour toi.

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11 juin 2017, 00:15

— À vrai dire, je ne demandais si tu travaillais toujours dans Whitechapel… laissa échapper Clarence avant de tremper ses lèvres dans sa bière. Ou si tes affaires florissantes t'avaient éloigné de certains quartiers de Londres, peu fréquentables parait-il.
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22 juin 2017, 17:50

L'irlandais parut surprit par la question.
— Pour des quartiers peu fréquentables, ils le sont pourtant bien; je pourrais te citer quelques noms qui même toi pourraient te surprendre. S'ils aiment s'encanailler comme certains le laisse dire, ils ne vont pas jusqu'à s'enfiler les breuvages du "commun"; le mauvais gin, très peu pour eux. Donc oui, je travaille toujours sur Whitechapel... Il se pencha brusquement vers Clarence pour ajouter sur le ton de la confidence, c'est même une source de revenu assez importante.

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04 juil. 2017, 23:45

Clarence sourit intérieurement. Il avait touché la fierté de l'Irlandais, et obtenu l'information qu'il désirait. Si quelqu'un fournissait l'établissement de Madame, c'était bien Cillian.
— Et je parie que les affaires sont florissantes du côté d'Union Row, n'est-ce pas ?
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05 juil. 2017, 12:57

Sourire énigmatique.
— C'est bien possible.

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06 juil. 2017, 10:51

— Bien possible ? L'époque où pas une bouteille de liqueur fine ne se vendait dans l'East End sans passer entre tes mains serait-elle révolue ?
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19 juil. 2017, 13:04

— J’aimerais qu’elle ait existé ! Non je ne suis pas le seul à occuper les lieux et ça n’a jamais été le cas. Ce qui n’a pas grande importance dans la mesure où l’East End consomme à lui seul presque autant que le reste de la ville.
L’irlandais but une longue rasade. Sa faconde, son air insouciant dont à aucun moment il ne s’était départi semblait confirmer qu’il ne mentait pas.
— Mais dis-moi, si tu cessais de tourner autour du pot et que tu me disais franchement ce qui t’amène ici… Son visage s’éclaira au moment où lui vint une pensée qui ne l’avait pas encore traversé.
— Ne me dis pas que tu cherches du travail ? Quoiqu'avec ta belle gueule et ta façon de présenter ça pourrait s’envisager…

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23 juil. 2017, 15:32

— Du travail ? Soyons sérieux un instant, je pensais que tu me connaissais mieux que cela… Non, je cherche à me faire introduire dans un nouvel endroit.
Clarence avait joué carte sur table.
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24 juil. 2017, 08:16

— Il y a travail et travail... répondit-il en souriant avant d'ajouter l'air de rien, je pensais que ton paternel t'avait coupé les vivres; ce serait bien dans son genre. Sinon il va falloir te montrer un peu plus précis. Les nouveaux endroits, ce n''est pas ce qui manque. Il y a ceux qui sont bien établis, puis le reste. Il est très facile de se lancer, un peu d'argent et surtout quelques contacts et le tour est joué mais il est encore plus facile de disparaître. Une parole malheureuse envers la mauvaise personne, un succès trop rapide et hop.
Il mima le geste d'un revers de main faisant table rase, manquant au passage de renverser sa pinte.

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01 sept. 2017, 13:47

Clarence attrapa d'un geste sûr son verre, tant pour lui éviter un nouvel élan malheureux de Cillian que pour y tremper ses lèvres.
— Cet endroit là semble quelque peu... particulier. As-tu entendu parler d'un nouvel établissement dans Union Row ?
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11 sept. 2017, 18:27

— Excellent réflexe… Cillian se recula sur sa chaise pour éviter de commettre une nouvelle maladresse. La mention d’Union Row, le fit sourire ; un sourire que Clarence connaissait bien et qu’il lui fit aussitôt comprendre que son compagnon allait profiter de la situation.
— Quel idiot je fais ! J’aurais du y penser plus tôt. Oui je connais l’endroit auquel tu fais référence et il se trouve qu’en plus de lui fournir de quoi contenter sa clientèle, j’y ai mes entrées.

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